Coucou les Animaux ! Le Macareux moine

Ayant réalisé que tous les messages sur la biodiversité, les animaux et les écosystèmes exceptionnels rencontrés durant nos périples avaient disparu lors de la refonte de notre site web, nous nous lançons dans une série d’articles pour palier à ce « problème ».

Une fois n’est pas coutume, nous commencerons par… un piaf.

Et pas n’importe lequel, celui que tout le monde a vu au moins une fois dans sa vie en dessin puisqu’il est l’emblème de la LPO: le macareux moine alias Fratercula arctica pour les intimes.

Il ne vit qu’en Atlantique nord, il est ainsi observable sur certaines côtes bretonnes. La réserve des Sept Iles (Côtes d’Armor) abrite la dernière colonie française de ces « perroquets des mers »…

Mais ce serait vraiment trop simple si nous l’avions observé si près de chez nous, c’est en effet aux Féroés que nous l’avons rencontré pour la première fois.

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C’est un drôle d’oiseaux de par son aspect, son comportement et ses capacités.

Commençons par le commencement, il vit sur des falaise où il niche dans des terriers (oui, comme les ragondins, mais en un peu plus aérien). Comme vous pouvez le voir, il a des gouts de luxe puisqu’il préfère les résidences avec une jolie vue.

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C’est un oiseau plongeur qui peut aller jusqu’à 15m de profondeur pour attraper des petits poissons (petits harengs, capelans, etc.). Pour un oiseau de la taille d’un pigeon, ce n’est tout de même pas mal. D’ailleurs, attraper un poisson d’accord, on imagine bien la scène, mais réussir à en attraper un autre, puis encore un autre sans lâcher le premier qui est coincé dans le bec, c’est tout de suite plus compliqué.
Essayez d’attraper plusieurs clous avec une pince multi-prise dans un évier et vous verrez.

Bon, il faut préciser qu’en général il mange directement en mer, quand il pêche. Lorsqu’il rapporte ces prises dans le terrier c’est pour nourrir son poussin, et qu’est ce qu’on ne ferait pas pas pour nourrir sa progéniture 😉

 

Le macareux a en plus un côté comique dans son vol: surement dans le but de tourner « sec » il sort les pattes dans les virages en guise d’aérofrein. Ces pattes étant rouges vif, la manœuvre d’approche est bien visible et permet peut être aux congénères de se pousser à temps pour l’atterrissage.

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Toujours son coté clown, on l’appelle d’ailleurs également « Clown des Mers » (Zut, nous n’avons rien inventé…), il essaye parfois de se cacher parmi d’autres oiseaux (vous pouvez d’ailleurs noter la différence flagrante de morphologie d’ailes)

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Les macareux moines sont relativement peu craintifs et assez curieux, ce qui est toujours appréciable pour l’observateur et le photographe.

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Âmes sensibles & Végétariens en tout genre, ne pas lire la suite….

 

Bien que classé en espèce vulnérable en Europe, le macareux est considéré comme un met de choix. Les Islandais & Féringiens ont toujours considéré leurs côtes (et leurs falaises) comme un véritable garde-manger. Cette source de nourriture leur permettait de ne pas trop souffrir de la faim malgré le climat difficile de leurs pays. Ainsi, partout où les colonies d’oiseaux (et donc de macareux) s’installaient les hommes descendaient en rappel le long des parois pour récupérer les oeufs et chasser les macareux.

La technique traditionnelle, pour faire simple, est la pêche au filet. Suspendu à la falaise le chasseur attrape les macareux dans une espèce de grand filet à papillon. La chasse est réglementée en Islande (limitée à 5 jours par an) et maintenant interdite aux Féroé, car la difficulté de reproduction et la diminution des ressources alimentaires du macareux (et plus globalement de tous les oiseaux pélagiques) entraine un risque pour les communautés d’oiseaux.

Lors de notre voyage en Islande, nous avons fait l’impasse sur le Hakarl (requin faisandé : enterré pendant au moins 3 mois puis « rincé » à l’aide de grandes quantités de Brennivin, l’alcool islandais) mais nous avons eu le plaisir de gouter au macareux dans sa préparation de base : salé, fumé et accompagné d’une sauce à la myrtille. Il y a peu de restaurants qui proposent ce plat compte tenu de la faible quantité de macareux disponible sur le marché. Nous avons trouvé le macareux très fin et ressemblant sensiblement à du gibier plutôt qu’à de l’oiseau ( à de la volaille). C’est une viande très tendre que nous avons beaucoup apprécié, mais Télyo a préféré le mouton fumé. Bonne découverte, classique de la gastronomie Islandaise depuis des millénaires, belle immersion dans le patrimoine islandais.

Bon Appétit !

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à gauche du mouton, à droite du macareux

 

Posted on: 14 février 2016, by :

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