Installation d’un double compresseur Viair avec cuve et fabrication de béquilles pour la cellule.
De retour en France après notre périple en Nouvelle-Zélande (voir Blog), nous avons 3 chantiers prioritaires : 1) installer des béquilles pour séparer facilement la cellule du porteur afin de pouvoir repeindre la cabine et traiter un problème de rouille sur sa face arrière ; 2) trouver la source du problème de chauffe moteur (la température sans être dans la zone rouge, reste assez aléatoire) ; 3) remplacer le petit compresseur T-max utilisé pour les pneus et le mini-compresseur servant aux commandes de la Boite de transfert par une solution fiable.
Echangeant régulièrement avec Matthieu créateur du véhicule « Mattroll », nous prévoyons de faire ces chantiers ensemble.

La préparation
Je trouve facilement de béquilles mais qui ne sont pas à la bonne taille, il faudra donc les modifier. Le diagnostic du problème de température attendra. Il reste donc à trouver une solution pour le compresseur.
Je cherche donc activement un système pour pouvoir gonfler rapidement les pneus de taille correcte (285/55 R16), servir pour les commandes pneumatiques de la Boite de Transfert (donc pas trop de pression), et si possible pouvoir gonfler un paddle de temps en temps. Il nous faut du matériel vraiment fiable car sans air, pas de boite de transfert et si la panne arrive dans un coin perdu en voyage à l’autre bout du monde, ça peut devenir compliqué.
Je cherche sur le net, il y a 3 grande marques qui semblent réputées : Viair, EMS et ARB.
Attention, ces conclusions dépendent de Mes recherches, de Notre cahier des charges et de notre retour d’expérience. Vous avez le droit de ne pas être d’accord, dans ce cas la venez à la maison (avec une bière) et on en discute 🙂
Je ne trouve pas de solutions qui me satisfont chez EMS.
ARB semble pouvoir tout faire mais la solution classique est leur double compresseur en valise, certes parfait pour gonfler des pneus mais pas utilisable pour notre Boite de Transfert. Il y a bien des préparateurs, notamment en Australie, qui font des installations fixes dans des véhicules, mais impossible de trouver les différents composants nécessaires. Mes mails aux commerciaux (France, Europe et même Australie) de la marque restent sans réponses. Il y a sur le net quelques vidéos et photos de super installations (surtout en Australie) mais il faudrait bidouiller tout le matériel, se retrouver avec des composants inutiles, chercher ceux qui sont nécessaires. Bref, une galère.
En parallèle, je contacte Viair pour avoir leurs conseils, car ils commercialisent une grande variété de modèles et je m’y perds. La commerciale me répond rapidement et reste attentive à mes différentes demandes. Viair commercialise une solution qui répond exactement à nos besoins : gonflage des pneus + réduction de pression pour des commandes pneumatiques avec en plus une réserve d’air et la fiabilité apportée par 2 compresseurs travaillant en parallèle ! Que demander de plus ?!
On part donc sur le kit « On Board Air Système, double compresseur 400C ».
Je copie-colle le descriptif : #JeSuisFlemmard
Système d’air Viair double furtif noir 400c 150 psi, 60 ampères, 12v (20016) offre des performances inégalées grâce à ses doubles compresseurs, fournissant une alimentation en air robuste et constante pour un large éventail de demandes pneumatiques.
Conçu pour les applications exigeantes, ce système de compresseur d’air 12 V excelle dans les environnements nécessitant un système de compresseur d’air 12 V robuste et efficace. Il est équipé de composants de premier ordre, notamment un régulateur de pression de précision et un protecteur de surcharge thermique, garantissant une sécurité optimale et une durabilité accrue pendant le fonctionnement.
Spécifications et dimensions
Tension : 12 V
Type De Moteur : Moteur À Aimant Permanent
Cycle de service : 33 % à 100 PSI
Pression de service maximale : 150 psi
Consommation Maximale D’Ampli : 60 Ampères
Capacité Du Réservoir D’Air : 2,0 Gallons
Indice IP : ip67
Principales caractéristiques et avantages
Comprend deux compresseurs Stealth Black 400C pour une distribution d’air rapide et efficace.
Comprend un 30 pieds. Tuyau spiralé à manchon noir et pistolet de gonflage des pneus avec une jauge de 200 PSI pour une utilisation immédiate.
Le pressostat scellé (110 PSI activé, 145 PSI désactivé) garantit un fonctionnement fiable et une sécurité.
Le système est livré avec tout le matériel de montage et d’installation nécessaire, ce qui rend l’installation rapide et facile.

Tout cela est bien joli et théorique, à voir si 1) le kit est vraiment complet, 2) facile à installer, 3) rempli ses promesses de puissance, rapidité et fiabilité.
Bon, c’est un peu compliqué d’acheter le matériel en France car il n’y a plus de fournisseur officiel. Mais encore une fois, la commerciale de Viair trouve une solution par un envoi depuis les USA et avec en plus la mise en contact d’un revendeur en Angleterre « Matt Savage » qui lui aussi est à l’écoute. Il m’envoie même en urgence quelques raccords en plus en prévision du chantier. Nous n’avons pas d’action chez Matt Savage, juste qu’un gars qui prend le temps de répondre et aide a choisir 2-3 raccords et connait meme les procédures d’envois en France (#ViveLeBrexit) et bien, il faut le souligner !
Le Chantier cellule
Une fois avec Matthieu, le premier chantier est de modifier les chandelles et souder des points d’accroche sur le faux-châssis. La cellule n’a pas été enlevée depuis plusieurs années et l’ensemble a tout de même parcouru plusieurs milliers de km, mon installation est fiable mais Matthieu préfère la renforcer aux extrémités et améliorer les points d’accroche faux-chassis/cellule.
On soulève alors la cellule du faux-châssis, on coupe, on refabrique et on soude les tubes servant de support aux chandelles. Ça parait facile, mais il faut faire tomber les coffres latéraux, le porte roue de secours, les bavettes afin de soit d’optimiser leur montage/démontage, soit de les rendre solidaires du porteur et non du faux-châssis.







Mais une fois ce chantier effectué, on peut déposer la cellule sur ces nouvelles gambettes ! L’équilibre semble précaire, mais ça tient bien. Tellement bien que ça va rester une semaine comme cela afin de pouvoir effectuer la suite des travaux.


En parallèle, un ami (merci Christophe !) s’occupe du problème de chauffe moteur, contrôle le calorstat (qui s’ouvre tardivement) et le viscocoupleur (totalement dans les choux). Il change donc tout ça et comme le confirmera les 7h de route pour rentrer après cette session, le problème est résolu. Un stress de moins.
L’installation du compresseur Viair
On passe donc au chantier Compresseur et on étale le matériel. On contrôle tout, les raccords pour les tuyaux d’air sont plus fiables que les « à déconnexion rapide », il y a plein de systèmes d’accroche, et même une petite protection pour protéger câbles et tuyaux d’un passage éventuel au travers de la carrosserie.


Le but est de remplacer également notre compresseur T-Max qui est un peu à la ramasse.

On dessine sur l’établi le plan du circuit d’air théorique avec les différents composants. Cela permet de vérifier qu’il n’y a pas d’oubli notamment dans les raccords. Et ensuite, d’estimer les volumes nécessaires pour placer l’ensemble sur le véhicule. Pour le circuit électrique, on le fera ensuite, mais Matthieu est serein et expérimenté.

Pour installer tout ce matériel, il y a plusieurs possibilités. Le précédent compresseur Tmax était dans un coffre latéral. Tout tiendrait dans ce coffre mais on ne pourrait plus y ranger d’autres choses, et surtout avec cette solution le compresseur ne serait plus sur le porteur, ce qui n’est pas envisageable car il va être nécessaire pour les commandes de la Boite de Transfert.
J’avais prévu d’installer le kit vertical sur des équerres derrière la cabine, entre le schnorkel et le préfiltre gasoil, mais après prises de côtes, la place est vraiment juste. On va donc installer tout sur une plaque en alu entre les longerons du châssis. Ça va être beau !!!
Il faut donc débrancher les commandes pneumatiques et électriques de la Boite de transfert en les repérant.
Le mini compresseur servant pour la Boite de Transfert avec les électrovannes était stocké dans un boitier de dérivation. Même en enlevant le compresseur, il faut un boitier de dérivation bien plus grand pour tout faire rentrer et ensuite trouver un endroit où installer ce fameux boitier. Après hésitation, il se fixe sous la trappe d’accès de la batterie principale. L’emplacement est idéal, proche des batteries, ce qui réduit les longueurs de câble et même d’y installer le coupleur-séparateur Cyrix de Victron. En plus, on peut bricoler sur le boitier debout tranquille le tout bien calé. Toujours pratique en cas d’intervention en voyage.



On réalise donc la plaque de support qui est maintenue au châssis par des grosses pattes et un caoutchouc pour les vibrations. On pose à blanc pour voir si tout passe.
Pour info, la peinture de la cabine notamment de la face arrière est à refaire. Entre les cantines acier sur le toit qui ont rouillées durant l’année de voyage, un point de rouille sous le joint de la fenêtre, les embruns récoltés en Nouvelle-Zélande, la peinture est bien abimée. c’est Le prochain chantier. D’où le besoin de dépose de la cellule ! Bref, la peinture n’est pas belle, d’autant plus que le point de rouille a été traité en voyage au moyen d’un aérosol à l’aveugle entre la cabine et la cellule. Bref, il y a des coulures mais ça va être repris !



Pas de problème en vue, le kit est vraiment complet est plutôt facile à installer. On boulonne tout sur la plaque et on installe en même temps les prises d’air rapide sur les côtés. On suit les conseils de la notice fournie et on déporte les filtres à air pour faciliter l’entretien.
On en profite également pour changer les tuyaux d’air de commande de la Boite de Transfert pour des tuyaux bleus afin de faciliter la distinction si intervention ultérieure (dans la même idée, le tuyau pour la corne de brume sera transparent).





Ensuite, il faut installer le tableau de commande au tableau de bord. Encore une fois, le kit fourni par Viair est bien fait. Une petite platine assez esthétique, avec un manomètre et un bouton On/Off. J’utilise l’emplacement du cendrier pour l’incorporer au tableau de bord. Il y a même un rétroéclairage sur le manomètre. Après délibération, plutôt que de s’en servir comme témoin lumineux pour la position « On », on ajoute une petite Led. Ainsi, dès que le compresseur est en service il y a un voyant afin de ne pas l’oublier et partir sans l’éteindre. Bon ça, c’est la théorie car au début, on oublie de brancher le pressostat puis ensuite, je me plante sur le câblage et dès que les compresseurs s’éteignent automatiquement par pressostat, le voyant s’éteint également. Rien de catastrophique, juste des branchements à refaire.

Pas de chance pour nous, l’électrovanne achetée sur internet en parallèle pour commander le klaxon est faiblarde et une fois le régulateur de pression réglé à 5 bars, elle reste bloquée en position ouverte. Bonjour les oreilles ! Et pourtant, l’électrovanne est, en théorie, prévue pour supporter les 8 bars. Si maintenant on ne peut plus faire confiance au matériel bas de gamme… Tant pis, il faudra la changer.
Il ne faut non plus négliger tout le câblage dans la boite et ensuite protéger et peigner (= bien ranger) proprement tuyaux et câbles. Attention le chef surveille !


Au final, il nous aura tout de même fallu plusieurs jours pour faire le montage dans les règles de l’art, mais le résultat est là :
- un kit double compresseur complet (nous n’avons ajouté qu’une diode témoin sur le tableau de bord), avec double compresseur qui offre une bonne fiabilité puisqu’en cas de panne de l’un, le second continue de fonctionner.
- une réserve de 7.5L qui est remplie à 10 bars en quelques secondes,
- une commande au tableau de bord avec manomètre
- des connections des 2 côtés du véhicule (oui, c’est un peu « luxe » mais ça reste bien pratique) qui ne dépassent pas et qui s’intègrent bien.
- Un réducteur de pression pour le circuit de la Boite de transfert.
- un tuyau spiral et un manomètre de gonflage de pneu. Certes on en avait déjà, mais ils sont de meilleur qualité et plus facile à utiliser.


Après un test durant notre périple cet été, nous sommes super content. Nous avons juste dû changer les connecteurs Wago qui fondaient. Au démarrage les 2 compresseurs demande un courant d’appel trop important pour ces connectiques. Nous les avons changer par des connecteur à serrage par vis et plus de problème.
Nous avons également profité du circuit d’air pour ajouter un piston pneumatique pour aider au serrage du frein à main, mais ça, c’est une autre histoire !