De l’art de préparer un shipping
Et oui, envoyer son véhicule à l’autre bout du monde n’est pas une chose aisée. Qui l’aurait cru ?
Choisir un type de transport
D’une manière générale, pour envoyer votre véhicule par delà les flots, vous avez le choit entre le conteneur et le RoRo. La solution conteneur est évidemment la plus sure puisque votre véhicule est placé dans un conteneur plombé qui n’attire pas les regards et est manipulé facilement. Mais si votre véhicule est trop gros, il ne passe pas dans ce genre de boite. Il reste alors la solution du RoRo, pour « Roll On, Roll Off ». C’est-à-dire que votre véhicule va rouler dans un bateau « porte véhicule » puis rouler pour en sortir.
Si le véhicule utilise ses petites roues, ça veut dire qu’il faut que quelqu’un le conduise. Habituellement, vous laissez vos clés sur le contact au port et c’est le transitaire qui va s’occuper de voter véhicule… Et là, tout de suite, on est un peu plus frileux non ? Il y a aussi la possibilité d’accompagner votre véhicule pour toute la traversée, mais 1) c’est cher, 2) les places sont rares, 3) le trajet est loooooong (donc il ne faut plus prendre une année sabbatique mais 2 voir 3).
En théorie, le risque de vol est minime (voir nul si vous écoutez les différentes compagnies de transport). Il n’empêche qu’il est conseillé de séparer la cabine de pilotage du reste du véhicule et de ne rien laisser apparent.
Évidemment, avec notre petit camion, on est trop haut. Ce n’est pas le Cabstar qui est trop grand (il doit normalement passer pile poile dans la version « haute » des conteneur) mais la cellule derrière. Il y a bien entendu la possibilité de détacher la cellule, la poser sur des roues et tout mettre dans un conteneur. mais ensuite à l’arrivée il faut la remettre en place. Certes sur les ports, les grues ça ne manque pas, mais pas dit que vous arriviez à convaincre un docker qui a une conteneurs à charger-décharger de vous rendre-service.
On est donc parti sur la méthode RoRo.
Le transitaire
il y a 2 très grande compagnies couramment employées par les voyageurs: Grimaldi-SeaBridge et IVSS. Il en existe sûrement d’autre, donc si vous voulez faites une recherche vous même au lieu de compter sur nous. #Ecosia #google #Sherlock Holmes
Pour aller en Nouvelle-Zélande, nous n’avions pas le choix, Grimaldi n’assure plus cette liaison, donc on va travaille avec IVSS.
En fait, c’est un peu plus compliqué. nous interagissons avec IVSS, mais le bateau appartient à la société Wallenius Wilhelmsen, donc c’est à leur bâtiment et zone de stockage qu’il faut livrer le camion.
Et pour ceux qui sont curieux d’une zone de stockage portuaire. la voici:
La préparation avant le grand soir
Vous vous souvenez des films pour ados et séries américaines avec le bal de promo où il faut se préparer avant et que gars tombe amoureux devant la fille qui descend des escaliers dans sa belle robe.
Et bien, c’est pareil, vous allez retomber amoureux de votre véhicule une fois que vous l’aurez nettoyer intégralement.
Car oui, pour aller en Nouvelle-Zélande, qui effectue un contrôle sanitaire drastique, il faut un véhicule propre. Et par propre, j’entends vraiment propre, pas comme le nettoyage vite fait avec la poussière sous le tapis, où la vaisselle faite qu’à moitié.
Il faut enlever toute traces de terre, plantes, graines, insectes et théoriquement de graisse (elle peut stocker du matériel biologique). Et c’est quand on tente de nettoyer un véhicule que l’on se rend compte qu’il y a plein de zones inaccessibles…. Aux mains, parce que la saleté arrive très bien à s’y loger…
Donc opération grand nettoyage. On sort le karcher, la mousse, les produits spéciaux, et tout. Au cours de l’opération, Stéphane arrive même à se loger de la graisse mécanique au fond d’une oreille obligeant un passage chez un ORL en urgence sur l’avis du docteur. #pasdechance
Ensuite, on passe au nettoyage de l’intérieur de la cabine. On enlève tout ce qui se détache. Les sièges, les garnitures, on démonte le tableau de bord, on nettoie, aspire, repeint, frotte… On embauche de force même notre nièce au passage !
Il faut également nettoyer la cellule. L’aménagement à été exprès conçu pour être nettoyable à l’eau si besoin. Mais même avec notre mode de vie « sommaire » il y a quand même pas mal de recoins. Et c’est Elise qui s’y colle puis qui emballe les affaires.
Le véhicule est quasi propre, il reste un point noir : le radiateur. C’est toujours plein d’insectes qui s’y bloquent. Et sur le Cabstar, il est située derrière l’échangeur thermique de la clim et du turbo. Vraiment inaccessible. Même avec des pinces longues et fines. Il ne reste plus qu’à le déposer. Sauf qu’aucun garagiste ne va vouloir déposer-nettoyer-remonter un radiateur ancien qui risque de ne pas supporter l’opération. Il faut en acheter un neuf. On envoie donc le camion chez le garagiste pour un check-up complet et un changement de radiateur.
Et ca commence à se compliquer ! La date de remise du véhicule au port approche, le véhicule est au garage, et le radiateur neuf est introuvable ! On arrive à en trouver un qu’on fait livrer au garage. Et on récupère le camion avec même une bonne marge de sécurité avant de l’envoyer au port.
Ca c’est ce que l’on croyait…
Le flou dans les dates de bateaux…
A l’origine, notre bateau devait partir fin juillet et qu’il faut livrer le camion avant le 20 juillet . Très vite, on nous fait savoir que le bateau est repoussé et qu’il faut livrer le camion entre le 1 et le 6 août.
On s’organise car le port de départ est Zeebruges en Belgique, et nous nous sommes tout en bas de la France. Plutôt que de conduire 15h, on part sur l’option du transporteur. Une recherche sur internet, on prend contact avec la société AutoFret. On prévoit doucement en avance le transport. Zen, tout va bien on le temps… On regarde même sur internet la position du bateau qui revient d’Asie par la mer Rouge. Tranquille, il est loin. On se dit même qu’il va peu être encore plus en retard, que l’on va devoir trouver un truc a faire en septembre.
pauvres naïfs que nous sommes !
Le mercredi 13 juillet, nous recevons un mail d’IVSS nous informant que le camion doit être livrer le 20 juillet au plus tard ! Impossible de faire partir le camion sur un camion en moins d’une semaine (avec en plus le jeudi 14 juillet férié et le pont…). Malgré toute la bonne volonté de Sandrine de chez Autofret, c’est impossible. Sandrine nous communique plein de contacts, mais aucune société ne peut prendre en charge notre véhicule en si peu de temps. #labontécaexisteencore
Nous sommes dépités, nous avions anticiper au max le planning, mais nous n’allons pas avoir le choix, Stéphane va devoir conduire le camion tout seul jusqu’en Belgique en urgence et rentrer.
Finalement, Sandrine nous rappelle le vendredi, elle a trouvé un convoyeur pro qui accepte de conduire lui même par la route notre camion. On hésite, c’est tout de même pas facile de laisser son véhicule à quelqu’un qui va le conduire à notre place plus de 1100km… Mais bon, le contact passe très bien avec Philippe de la société PhilConvoyage (le LIEN pour les curieux). On lui dépose le camion lundi soir à Nîmes et il roule toute la nuit pour déposer le camion mardi au port et remplir les papiers !
On profite du week-end juste avant le départ pour installer les plaques de désensablage récupérées en urgence au dépôt du livreur le vendredi matin et installer aussi les toilettes portables qui vont servir à… avoir le sésame « Self Contained » en NZ pour pouvoir profiter d’un maximum des campings des DOC (l’équivalent de l’ONF). Une fois, l’autocollant obtenu, les toilettes partiront dans une malle sur le toit 😉
A l’heure actuelle (22/07/2022), « Phil » a déposé le camion au port sans problème et nous voilà bien rassuré. Le bateau n’est bien entendu pas du tout encore arrivé (il vient de passer l’Espagne et doit s’arrêter en Angleterre avant…).
PS: Promis on vous tiendra au courant des avancées du camion et en attendant on vous prépare un autre article sur les autres parties de la préparation du voyage (le choix de pneus, de l’assurance, etc.). Ca nous permettra de compléter notre collection de pages sur la préparation des voyage que vous pouvez retrouver ICI.
Et il reste la récupération du véhicule en NZ, mais ça, ça sera une autre histoire !
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